Le projet de baignade naturelle d’Hurongues à Pomeys validé, mais…

Les élus de la Communauté de Communes des Monts du Lyonnais (CCMDL) ont approuvé, il y a quelques jours, le projet de baignade naturelle dans le plan d’eau d’Hurongues à Pomeys. Après des débats animés et un vote serré, le projet a été validé à la majorité avec 23 voix pour, 17 contre et 1 abstention. Cependant, la baignade naturelle pourrait ne pas voir le jour en cas de dépassement du budget prévisionnel.

Un projet touristique ambitieux pour les Monts du Lyonnais

Ce projet de baignade naturelle, en discussion depuis plusieurs années, avait connu un coup d’accélérateur après l’obtention d’une subvention de 450.000 euros de la part de la région Auvergne-Rhône-Alpes dans le cadre de son Appel à Manifestation d’Intérêt Pleine Nature.

L’aménagement prévu comprendra 957 m² de bassins flottants avec un système de traitement de l’eau, dont une pataugeoire de 108 m² et un bassin de loisirs de 324 m². Le projet inclut également deux bâtiments pour l’accueil/snack et les sanitaires, une plage privative aménagée en terrasse, un parking de 136 places équipé d’ombrières photovoltaïques, ainsi que la reprise du cheminement existant.

Le coût total de l’investissement s’élève à 3.850.928 euros TTC, avec des subventions importantes à hauteur de 1.592.673 euros. Le reste sera financé par un emprunt de 1.626.549 euros et le FCTVA (Fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée) pour 631.706 euros.

Des avis partagés entre développement touristique et inquiétudes financières

Les débats lors du conseil communautaire du 28 janvier ont révélé des positions très contrastées parmi les élus. Jean-Marc Goutagny, maire de Pomeys, commune d’accueil, et porteur du projet depuis 10 ans, s’est déclaré favorable, soulignant l’intérêt touristique et économique pour le territoire.

Le maire de Meys, Philippe Garnier, a qualifié le projet de « très intéressant et innovant », estimant qu’il serait « vraiment dommage de manquer cette opportunité ». Marie-Luce Arnoux, l’édile de Chambost-Longessaigne, a mis en avant le « versant social du projet », offrant un lieu de loisirs accessible aux personnes qui ne peuvent s’offrir des vacances ou construire des piscines privées.

À l’inverse, plusieurs élus ont exprimé des réserves, notamment sur le coût d’investissement jugé trop élevé pour une installation qui ne fonctionnera que deux mois par an, du 1er juillet au 31 août. Nicolas Favrichon, adjoint à la municipalité de Villechenève, s’est dit « déçu par le lieu » tandis que Michel Junet, adjoint à Brullioles, s’est positionné « contre » en raison de cette ouverture limitée dans l’année.

Entre innovation et prise de risque

Régis Chambe, président de la CCMDL, a rappelé que « les Monts du Lyonnais, historiquement pauvres, voire très pauvres, se sont faits, se sont construits avec de l’audace ». Il a souligné que ce projet « pourrait s’inscrire dans cette lignée avec son côté novateur et constituerait une vraie opportunité pour les Monts du Lyonnais ».

Les estimations de fonctionnement prévoient un résultat annuel oscillant entre un déficit de 33.862 euros dans l’hypothèse d’une faible fréquentation (50 entrées par jour en moyenne) et un bénéfice de 21.838 euros dans le cas d’une forte fréquentation (250 entrées par jour).

Une question importante a été soulevée concernant la piscine existante sur le site. Plusieurs élus, dont Jean-Marc Goutagny et Philippe Garnier, ont exprimé le souhait que la piscine reste ouverte en même temps que la baignade naturelle.

Prochaines étapes et conditions de réalisation

Le projet entre désormais dans sa phase de réalisation avec un lancement de l’appel d’offres. L’ouverture de la baignade naturelle est programmée pour juillet 2026. Cependant, le résultat des appels d’offres et le montant des marchés de travaux conditionneront la concrétisation du projet. En cas de dépassement du budget prévisionnel, le Conseil communautaire aura la possibilité de déclarer ce marché infructueux.