Une marche à Saint-Symphorien-sur-Coise pour lutter contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre

Samedi matin, plusieurs dizaines de personnes ont participé à une marche organisée par le collectif féministe La Meute Rurale dans le cadre de la journée internationale du 25 novembre. Malgré le froid, la mobilisation s’est tenue entre le centre-bourg et la mairie de Saint-Symphorien-sur-Coise, avec un objectif clair : sensibiliser, informer et rappeler l’ampleur des violences subies par les femmes, les enfants et les minorités de genre.

Une matinée de mobilisation portée par La Meute Rurale

Le collectif, actif depuis trois ans dans les Monts du Lyonnais, avait donné rendez-vous dès 10h pour un atelier de création de pancartes accompagné d’une boisson chaude. Depuis sa création, La Meute Rurale mène des actions variées : séances d’autodéfense, ciné-débats, interventions en milieu festif, chorale féministe ou encore ateliers artistiques. Les organisatrices rappellent régulièrement leur volonté de créer des espaces de parole et de soutien.

L’ouverture de la marche a été l’occasion d’évoquer le mot d’ordre du mouvement national Nous Toutes : défendre une culture du consentement, protéger les droits sexuels et reproductifs, soutenir les associations, et promouvoir des politiques publiques plus ambitieuses contre les violences sexistes et sexuelles.

Un discours qui rappelle l’ampleur des violences

Devant la mairie, un long discours a été prononcé. Il s’appuyait sur de nombreux chiffres nationaux cités par les organisatrices, insistant sur la dimension structurelle des violences : sexisme ordinaire, discriminations, harcèlement, violences psychologiques, conjugales, économiques ou encore cyberviolences.

Les intervenantes ont également rappelé que certains pays, comme l’Espagne ou le Canada, ont mis en place des dispositifs publics plus poussés, appelant à ce que la France s’engage dans la même direction.

Les Monts du Lyonnais aussi concernés

Plusieurs témoignages anonymisés ont illustré le quotidien dans les communes rurales : peur de rentrer seule le soir, remarques sexistes, comportements déplacés lors de fêtes locales, insultes racistes, manque de lieux ressources ou difficultés à aborder l’éducation à la sexualité dans les établissements scolaires.

Un réseau local qui se structure

Le collectif a salué la mobilisation d’acteurs locaux tels que La Pâte à Bonheur, le Collectif Queers des Monts, le Rantonnet, les Hérissées, ainsi que plusieurs MJC et centres sociaux. La mairie de Saint-Symphorien-sur-Coise a également été remerciée pour son soutien logistique depuis plusieurs éditions de l’événement.

Une avancée nationale récente a été mise en avant : l’adoption d’une nouvelle définition du viol intégrant explicitement le non-consentement, votée fin octobre après deux ans de travail entre associations, avocats et parlementaires.

Un moment de recueillement en mémoire des victimes

Un temps de “femmage” a été proposé. Les participantes et participants ont inscrit sur un ruban le prénom ou une pensée pour l’une des 149 victimes de féminicides recensées cette année, avant d’accrocher ces messages dans l’espace public.

La matinée s’est terminée autour d’un repas partagé, avant un nouveau rendez-vous annoncé : une conférence gesticulée d’Estelle Thareau, ce mardi 25 novembre à la Ferme de la Maladière, consacrée aux violences faites aux femmes, du sexisme ordinaire au féminicide.

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