Ce mardi 18 juin, le groupe Centre France a annoncé la mise en vente de son hebdomadaire Le Pays, dans le cadre d’un « un projet d’adaptation pour l’avenir du groupe ». 

Ils ne s’attendaient pas à une telle nouvelle. Les salariés du Pays, hebdomadaire presque octogénaire, ont appris le désengagement du groupe Centre France du journal. Celui-ci pourrait être vendu dans les semaines ou mois à venir. « Un coup de massue » pour la vingtaine de salariés.

Le journal, fondé en 1945, avait été racheté en 2011 par le groupe Centre France. Le Pays couvre à la fois la Loire et le Rhône, en passant par les Monts du Lyonnais, au travers de deux éditions : Le Pays Roannais et Le Pays d’Entre Loire et Rhône.

Pertes financières et éloignement géographique

Avec aujourd’hui un tirage à 13.500 exemplaires, Le Pays a vu ses ventes diminuer ces dernières années.

« Les équipes du Pays Roannais font très bien leur travail. Mais malgré leurs efforts depuis trois ans, le modèle économique actuel a des effets lourds dans le résultat d’exploitation. » – Soizic Bouju, directrice générale du groupe Centre France

Cela représente, selon Inma Bevan, directrice des ressources éditoriales du groupe, une perte de l’ordre de 500.000 euros par an. Par ailleurs, le groupe ajoute que l’équilibre du modèle économique du Pays est difficile à atteindre, car il se concentre spécialement dans le département de la Loire et une partie du Rhône, concurrencé par le groupe Ebra, via le quotidien le Progrès.

Selon Centre France, l’hebdomadaire est aussi « en limite de la zone de diffusion naturelle du groupe ». Par conséquent, le groupe entend mener la stratégie de la diversification, notamment en développant « une ambition inédite sur le digital ».

D’après un communiqué du syndicat SNJ-CGT, des échanges avec le groupe concurrent Ebra, bien ancré dans la zone de diffusion, seraient envisagés. Mais cela ne reste que de l’ordre de l’hypothèse et d’autres groupes de presse sont susceptibles de se positionner pour le rachat.

Les salariés dans l’attente

Toujours dans ce communiqué, Christian Verdet, journaliste au Pays Roannais et élu titulaire du CSE (comité social et économique) de Centre France Hebdos, s’est dit très inquiet pour le personnel en cas d’échec. Face à cela, Soizic Bouju a laissé entendre qu’il n’y avait pas matière à inquiétude.

« Nous proposerons des solutions au personnel. Nous n’en sommes qu’au projet de désengagement du Pays, il est trop tôt pour donner une échéance. »

Les salariés se trouvent donc dans l’attente de nouvelles déclarations. Afin d’obtenir des réponses, les élus de Centre France Hebdos demandent la tenue d’un comité social et économique (CSE) exceptionnel dans les meilleurs délais.