Crématorium à Fleurieux-sur-l’Arbresle : avis défavorable après l’enquête publique de septembre 2025

La commissaire-enquêtrice a rendu un avis défavorable au projet de crématorium porté par la commune de Fleurieux-sur-l’Arbresle, à l’issue de l’enquête publique qui s’est déroulée du 1er au 30 septembre 2025. Ce projet, lancé il y a plusieurs années pour répondre à un manque de capacités de crémation dans le Rhône, continue de susciter une forte opposition locale et soulève désormais des questions de fond sur son utilité et sa conformité.

Une enquête publique très suivie et majoritairement opposée au projet

Cette seconde enquête publique concernait un projet modifié, soumis à autorisation préfectorale. Le dossier était consultable en mairie et en ligne. Au total, 94 personnes se sont exprimées, principalement via la plateforme dématérialisée. Le résultat est sans appel : 92 % des contributions sont défavorables, contre seulement 7 % favorables.

Plusieurs élus se sont également positionnés, dont le maire d’Éveux, qui a transmis un avis défavorable au nom de sa commune. Des articles de presse locale et une pétition en ligne ont contribué à mobiliser le public pendant toute la durée de l’enquête.

Des inquiétudes fortes sur la circulation et la santé

Parmi les préoccupations les plus fréquemment exprimées figure la question des accès routiers. Malgré le déplacement de l’entrée du site sur la rue de la Madone, de nombreux contributeurs estiment que le secteur reste accidentogène, notamment pour les piétons et cyclistes. Le projet pourrait générer environ 128 passages de véhicules par jour, ce qui renforce les craintes liées à la sécurité.

Autre point sensible : les émissions atmosphériques. Même si l’étude sanitaire conclut à des niveaux largement inférieurs aux normes réglementaires, elle ne parvient pas à rassurer une partie des habitants. Les inquiétudes portent sur les limites de la modélisation, la prise en compte de substances émergentes et l’exposition de publics fragiles, comme les enfants.

Voisinage, cadre de vie et biodiversité au cœur des débats

Les riverains redoutent aussi des nuisances sonores, une dégradation du cadre de vie et un impact psychologique lié à la proximité d’un équipement funéraire. La commissaire-enquêtrice souligne notamment la situation d’une habitation située à seulement 27 mètres du projet, considérée comme la plus exposée. Selon elle, l’implantation reste trop proche des habitations, même si les normes légales sont respectées.

Un intérêt général remis en question

Dans ses conclusions, la commissaire-enquêtrice estime que l’intérêt général du projet ne se justifie plus. Depuis 2024, plusieurs évolutions ont changé la donne : allongement du délai légal de conservation des corps, augmentation des capacités de crémation à Lyon, Gleizé et dans la métropole. À l’horizon 2030, le Rhône disposerait ainsi d’une capacité supérieure aux besoins estimés.

Des irrégularités pointées dans le dossier

Enfin, le rapport met en avant des problèmes de procédure et d’identification du porteur de projet, ainsi que des documents financiers non actualisés. Ces éléments fragilisent encore davantage le dossier.

Au vu de l’ensemble de ces constats, la commissaire-enquêtrice a émis un avis défavorable au projet de construction du crématorium à Fleurieux-sur-l’Arbresle, laissant désormais la décision finale à l’État.

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