Vaccination massive lancée contre la dermatose bovine dans les Monts du Lyonnais

Le ministère de l’Agriculture démarre une campagne de vaccination obligatoire pour 350 000 bovins dans la nouvelle zone réglementée créée après la détection du foyer de Saint-Laurent-de-Chamousset le 18 septembre.

Moins d’une semaine après la découverte du premier foyer de dermatose nodulaire contagieuse à Saint-Laurent-de-Chamousset, l’État lance une campagne de vaccination massive dans les Monts du Lyonnais. Cette opération d’envergure concerne près de 350 000 bovins répartis dans les départements du Rhône, de la Loire, de l’Ain et de l’Isère.

Une réaction rapide de l’État

Selon le communiqué du ministère de l’Agriculture publié jeudi, cette vaccination massive et obligatoire est rendue possible grâce à l’anticipation de l’État pour la commande de vaccins. Les doses sont suffisantes pour couvrir toute la nouvelle zone réglementée et les premières ont déjà été livrées sur le terrain.

La ministre démissionnaire de l’Agriculture, Annie Genevard, souligne dans le communiqué : « Cette nouvelle campagne de vaccination, lancée en à peine 6 jours, démontre que l’État met tout en œuvre pour éradiquer au plus vite la DNC. »

Moins d’une semaine après la détection d’un foyer de DNC dans le Rhône, l’État vient de lancer une campagne de vaccination massive et obligatoire dans la nouvelle zone réglementée.

Merci aux vétérinaires et professionnels de l’élevage pour leur mobilisation sans relâche. https://t.co/9G7oPuoNF0

— Annie Genevard (@AnnieGenevard) September 25, 2025

350 000 bovins à vacciner dans quatre départements

L’ensemble des bovins, quel que soit leur âge, situés dans la zone de protection et la zone de surveillance sont concernés par cette vaccination obligatoire. Le vaccin est injecté en une seule dose et assure la protection complète de l’animal 21 jours après l’injection. La vaccination est intégralement prise en charge par l’État.

Cette nouvelle zone réglementée recoupe des communes du Rhône, de la Loire, de l’Ain et de l’Isère. Dans les Monts du Lyonnais, elle inclut notamment Saint-Laurent-de-Chamousset, où se trouve le foyer, mais aussi Saint-Martin-en-Haut, L’Arbresle, Chazelles-sur-Lyon, Saint-Denis-sur-Coise ou encore Panissières.

Un foyer isolé à 100 kilomètres des Alpes

Le foyer détecté dans le Rhône se situe en zone initialement indemne, à 100 kilomètres du foyer le plus proche situé dans l’Ain. Cette situation a conduit les autorités sanitaires à délimiter une nouvelle zone réglementée, distincte de celle mise en place autour des foyers de Savoie, Haute-Savoie et de l’Ain.

Comme nous l’avions rapportés dans nos précédents articles, le troupeau de bovins laitiers infecté à Saint-Laurent-de-Chamousset a été entièrement abattu conformément à la stratégie nationale d’éradication. Les contrôles menés durant le week-end par les services vétérinaires avaient permis d’écarter neuf suspicions de nouveaux cas.

La stratégie porte ses fruits dans les Alpes

Dans la première zone réglementée autour des foyers alpins, la vaccination avait été déployée dès la mi-juillet. Plus de 90% des bovins y sont déjà vaccinés selon le ministère. La stratégie de lutte mise en œuvre a porté ses fruits : aucun nouveau foyer n’est apparu depuis le 6 septembre dans cette zone.

Cette stratégie sanitaire, votée le 16 juillet dernier, repose sur un triptyque : dépeuplement total des foyers, restriction des mouvements d’animaux et vaccination obligatoire dans les zones réglementées.

Mobilisation de tous les acteurs sur le terrain

La campagne de vaccination est possible dès maintenant grâce à la disponibilité des vétérinaires, des Groupements de défense sanitaire (GDS) et de tous les acteurs de terrain. Les modalités vaccinales sont identiques à celles appliquées dans la première zone réglementée.

Dimanche dernier, 450 éleveurs avaient assisté à une réunion d’information organisée par la Direction départementale de la protection des populations à Haute-Rivoire. Cette mobilisation témoigne de l’implication des professionnels face à cette crise sanitaire.

Mesures de surveillance maintenues

En parallèle de la vaccination, les mesures restrictives restent en vigueur : interdiction ou limitation des mouvements de bovins, désinsectisation des moyens de transport et surveillance vétérinaire renforcée des élevages. Les gendarmes continuent de contrôler le respect de l’interdiction de transport de bovins dans un périmètre de 50 kilomètres.

Le ministère rappelle que la dermatose nodulaire contagieuse est une maladie virale strictement animale, non transmissible à l’être humain. Elle se propage entre bovins par les mouvements d’animaux infectés ou via des insectes vecteurs comme les taons et les mouches piqueuses.

L’objectif reste l’éradication totale et rapide de la maladie, nécessitant la poursuite des efforts et la vigilance de l’ensemble des acteurs sanitaires selon la ministre de l’Agriculture.