Natalité : des trajectoires opposées entre Rhône et Loire

Alors que la natalité en France connaît un recul global, les départements du Rhône et de la Loire présentent des trajectoires démographiques bien distinctes. En 2024, ces différences soulignent l’impact des dynamiques territoriales, sociales et économiques sur la fécondité.

Le Rhône, champion régional malgré une baisse

Avec 21 500 naissances enregistrées en 2024, le Rhône se place en tête des départements d’Auvergne-Rhône-Alpes en nombre de naissances, devant la Haute-Savoie (8 900) et l’Ain (6 200). Ce dynamisme s’explique en partie par la forte concentration de femmes en âge de procréer, qui représentent 26,6 % du total régional.

Cependant, le taux de fécondité chute depuis 2010, passant de 2,08 enfants par femme à 1,57 en 2024, soit sous le seuil de renouvellement des générations. Ce recul est notamment lié à une fécondité plus faible chez les jeunes femmes, qui ont désormais leurs enfants plus tard : l’âge moyen du pic de fécondité est passé de 25 ans en 1975 à 31 ans aujourd’hui. Malgré cette baisse, le taux de natalité du Rhône (11,1 ‰) reste supérieur à la moyenne régionale (9,5 ‰).

La Loire : une fécondité plus forte, mais une natalité en déclin

En 2024, dans la Loire, seulement 7 300 naissances ont été enregistrées, soit une chute de 31,2 % par rapport à 1975. Depuis 2010, la baisse atteint 22,4 %, un repli plus marqué qu’à l’échelle régionale. Ce recul s’explique avant tout par une diminution du nombre de femmes en âge de procréer (-3,1 % depuis 2010), contrairement au Rhône qui enregistre une hausse. Les femmes de la Loire font donc plus d’enfants que la moyenne, mais leur nombre diminue, affectant mécaniquement la natalité.

Deux trajectoires démographiques

Ces évolutions posent des enjeux majeurs pour l’avenir économique et social de ces départements. Tandis que le Rhône conserve une natalité soutenue grâce à une population féminine nombreuse, la Loire voit sa natalité diminuer malgré une fécondité honorable. Vieillissement démographique, renouvellement des générations et organisation des services publics sont autant de défis que devront relever ces territoires dans les années à venir.

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