Ce mardi 19 mars, la quasi totalité de l’équipe éducative du collège Le Petit Pont à Saint-Martin-en-Haut était en grève pour dénoncer le projet du gouvernement qui vise à mettre en place des groupes de niveaux en français et en mathématiques dans les classes de 6e et de 5e dès la rentrée 2024.

Avant son arrivée à Matignon en décembre dernier, Gabriel Attal avait en effet dévoilé cette mesure emblématique du « Choc des savoirs », un paquet de réformes visant à améliorer le niveau scolaire des élèves. Les groupes de niveau devraient ensuite être étendus en 4e et 3e à partir de septembre 2025.

Dans un communiqué, les enseignants, les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) et les agents de la vie scolaire du collège Le Petit Pont, à Saint-Martin-en-Haut, s’opposent à ce dispositif. Ils craignent un renforcement des inégalités scolaires, sociales et culturelles, ainsi qu’un risque de stigmatisation voire de harcèlement pour les élèves placés dans les groupes les plus faibles.

Pour le collège de Saint-Martin-en-Haut, cette réforme impliquerait également la suppression des heures d’accompagnement personnalisé actuellement dédiées au français et aux mathématiques. De plus, les effectifs des différents groupes de niveaux ne seraient pas allégés. Enfin, les passages d’un groupe à l’autre pendant l’année s’annonceraient quasi impossibles à mettre en œuvre, toujours selon ces personnels du collège.

Face à ces changements, l’équipe éducative s’interroge : « Comment éviter le mal-être des élèves ? Comment faire progresser ceux en grande difficulté ? Comment les préparer de façon égalitaire pour le brevet et l’orientation au lycée ? ». Elle dénonce aussi une atteinte aux valeurs républicaines comme l’égalité et la fraternité.