86% des Français envisagent de changer d’entreprise pour de meilleurs avantages

La mutation du monde professionnel se poursuit à un rythme accéléré. Les priorités des salariés français évoluent considérablement, comme en témoigne une enquête récente menée par Rosaly auprès de 3 001 salariés. Cette étude révèle une tendance marquante : 86% des travailleurs français se disent prêts à changer d’entreprise pour obtenir de meilleurs avantages salariaux. Ce chiffre, particulièrement élevé, souligne l’importance croissante des bénéfices complémentaires dans le choix d’un employeur.

La quête d’avantages salariaux : un facteur décisif de mobilité professionnelle

L’enquête de Rosaly met en lumière que près de 6 Français sur 10 (58%) n’hésiteraient pas à quitter leur poste actuel uniquement pour de meilleurs avantages salariaux. Pour 28% supplémentaires, ces avantages constituent un facteur important dans leur décision. Ces statistiques capturent parfaitement l’état d’esprit d’une génération de travailleurs qui recherche plus qu’un simple salaire.

Dans un contexte économique parfois incertain, où le pouvoir d’achat reste une préoccupation quotidienne, les avantages salariaux deviennent un critère différenciant entre employeurs. À travers l’objectif d’un observateur attentif du marché du travail, on constate que ces avantages servent désormais de véritables marqueurs d’attractivité pour les entreprises.

Selon cette même étude, réalisée entre le 4 et le 13 mars 2025, les avantages comme l’acompte sur salaire et l’avance des frais de santé sont considérés comme importants par 88% des salariés interrogés. Plus significatif encore, 41% les jugent majeurs et très attractifs.

Arbia Smiti, fondatrice de Rosaly, confirme cette tendance : « Les employeurs doivent investir dans des avantages attractifs pour retenir et séduire de nouveaux talents. Une politique d’avantages bien pensée est un levier stratégique capable de renforcer la satisfaction et la stabilité des équipes. »

Ce phénomène s’inscrit dans un cadre plus large où l’attention portée au bien-être des équipes devient aussi importante que la performance brute, tant dans le monde de l’entreprise que dans d’autres secteurs comme le sport professionnel.

Hiérarchie des critères de choix d’entreprise : au-delà du salaire

Si le salaire demeure le premier critère de choix pour 26% des salariés français, l’étude révèle que les avantages salariaux arrivent désormais en deuxième position (14%), devançant d’autres facteurs traditionnellement valorisés. Cette évolution témoigne d’un changement profond dans les attentes professionnelles des Français.

La flexibilité de travail et l’ambiance entre collègues arrivent ex aequo en troisième position avec 10% chacun. En observant attentivement ces résultats, on perçoit clairement une recherche d’équilibre entre rémunération directe et qualité de vie au travail.

Les critères prioritaires pour choisir une entreprise se répartissent ainsi :

• Un salaire plus important : 26%
• Des avantages plus nombreux : 14%
• Plus de flexibilité de travail : 10%
• Des collègues bienveillants : 10%
• Moins de tâches rébarbatives : 9%

Il est frappant de constater que la notoriété de l’entreprise (5%) et la prise de responsabilités (2%) sont reléguées au second plan. Cette hiérarchie des valeurs professionnelles illustre une transformation des mentalités où le prestige cède le pas au bien-être et aux avantages concrets.

D’après l’enquête, 91% des Français considèrent que le pouvoir d’achat, la santé et le rôle social des entreprises sont des aspects essentiels pour les salariés en 2025. Plus remarquable encore, 66% estiment que ces dimensions sont « de plus en plus liées et cruciales », soulignant une attente forte d’engagement des entreprises sur ces thématiques.

Le paradoxe des avantages méconnus : un trésor inexploité

Malgré l’importance accordée aux avantages salariaux, l’étude Rosaly révèle une situation paradoxale : 76% des salariés français ne connaissent pas l’ensemble des avantages disponibles dans leur entreprise. Ce chiffre stupéfiant se décompose entre 47% qui affirment ne pas du tout les connaître et 29% qui en ont seulement une vague idée.

Cette méconnaissance représente une opportunité manquée tant pour les employeurs que pour les salariés. Les entreprises investissent dans des avantages qui ne sont pas pleinement utilisés, tandis que les collaborateurs ne bénéficient pas de l’ensemble des bénéfices auxquels ils ont droit.

Les causes de cette situation sont multiples : communication interne défaillante, manque de clarté dans la présentation des avantages, ou encore absence de sensibilisation régulière. Comme pour la préparation d’un événement important, le succès d’une politique d’avantages dépend largement de sa promotion et de sa visibilité.

Pour les organisations, l’enjeu est double : non seulement développer des avantages attractifs, mais aussi s’assurer que les salariés en aient pleinement conscience. À l’heure où la fidélisation des talents devient un défi majeur, cette dimension communicationnelle ne peut plus être négligée.

Vers un nouveau contrat social entre entreprises et salariés

Les résultats de cette enquête dessinent les contours d’un nouveau contrat social entre employeurs et employés. La relation professionnelle ne se limite plus à l’échange traditionnel travail-salaire, mais s’étend à une dimension plus globale englobant bien-être, équilibre vie personnelle-vie professionnelle et avantages divers.

Cette tendance s’inscrit dans une évolution sociétale plus large où les Français expriment des attentes croissantes envers les entreprises. Celles-ci sont désormais perçues comme des acteurs devant contribuer activement au bien-être financier et à la santé de leurs collaborateurs.

La crise économique de 2023, marquée par une inflation record de 5,9% en France selon l’INSEE, a renforcé ces attentes. Dans ce contexte, les avantages salariaux sont devenus un moyen pour les employeurs de soutenir le pouvoir d’achat de leurs salariés sans augmenter directement les salaires.

Cette mutation profonde des relations professionnelles oblige les entreprises à repenser leur politique de rémunération globale. Celles qui négligeront ces nouvelles attentes risquent fort de voir leurs talents partir vers des concurrents plus attentifs à ces dimensions.

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