Dans la 11ᵉ circonscription du Rhône, les jeux sont loin d’être faits. Malgré une majorité donnée au Rassemblement National lors des européennes, dans le sud du département, les choix s’annoncent divisés entre six candidats bien décidés à faire entendre leur voix.

La 11ᵉ circonscription du Rhône regroupe les cantons de Condrieu, de Givors, de Mornant, et de Saint-Symphorien-d’Ozon.

Voici une présentation de chacun des candidats. Pour garantir l’équité, nous vous les présentons par ordre alphabétique.

Isabelle Browning – Lutte Ouvrière

Déjà candidate en 2022, cette étudiante villeurbannaise en master 2 d’anglais se représente pour Lutte Ouvrière. Sa mesure forte, « l’indexation des salaires sur l’augmentation des prix ». De cette manière, elle veut que « les richesses et les profits qui viennent de notre travail servent à améliorer nos conditions de vie ». Bien qu’elle ne soit pas originaire du territoire, elle met en avant son suppléant, David Marquez, givordin. Elle place également sa position contre le RN, qui, selon elle, ne fait que de « dresser les travailleurs les uns contre les autres » et qui ne servira que les intérêts « des patrons ».

Cindy Ferro – Les Républicains

Étudiante en sciences Politiques, sa jeunesse est selon elle un avantage : « Je trouve important qu’il y ait de la jeunesse et une femme. »Soucieuse des préoccupations rurales et de la précarisation, elle veut aider ses pairs précaires. Elle porte un combat contre la précarisation de la jeunesse et contre les déserts médicaux en zone rural. L’étudiante connait sa circonscription et « déplore le manque de moyens des jeunes et l’absence de médecins dans les zones rurales ». Cindy Ferro se dit fière « d’une droite Républicaine qui ne fait pas d’alliance avec les extrêmes ».

Jean-Luc Fugit – Ensemble

Député sortant, Jean-Luc Fugit se représente devant les électeurs après ceux victoires de 2017 et 2022. Durant son travail parlementaire, il était membre de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire. Mettant en avant sa connaissance fine du territoire, son mot d’ordre cette année est « l’engagement ». S’il regagne sa place de député, il compte « sur ses sept ans d’engagement total, au-delà des dogmes, pour être le porte-voix du territoire ». Pour lui, le territoire, « c’est tout ». Il faut à la fois travailler sur les mobilités, l’éducation et bien sûr accompagner les agriculteurs au plus près de leurs préoccupations. Parmi ces mesures, il porte la création de deux nouveaux collèges à Givors et le classement en REP (Réseau d’Éducation prioritaire), en plus de promouvoir les transports en commun sur l’Ozon et le plateau de Mornant.

Alexandre Humbert Dupalais – Rassemblement National / Les Républicains

En s’alignant sous la bannière LR-RN, ce jeune avocat compte bien défendre l’union des droites. Il reprend ainsi les grands thèmes de sa force politique : le pouvoir d’achat, la lutte contre l’immigration et l’insécurité. Parmi ces mesures fortes, il défend la baisse de la TVA sur les produits de première nécessité et l’énergie ainsi que la baisse des cotisations sociales sur les salaires. Conscient d’être « dans un moment de bascule », il refuse ce qu’il appelle « des querelles de chapelle » et considère que la droite doit faire face au potentiel « chaos » du Nouveau Front Populaire. Il invite de ce fait sa concurrente LR à la rejoindre.

Sophie Spennato – Divers Écologistes

Candidate en 2022 sous la bannière, « L’écologie au Centre », la candidate insiste sur les urgences climatiques. Coprésidente et déléguée en Auvergne Rhône-Alpes, Sophie Spennato affirmait déjà en 2022 « que nous devons revoir absolument notre façon de consommer, de produire, de travailler ». Son parti se présente comme étant ni de droite ni de gauche, simplement « soucieux de veiller au bien-être animal, de préserver la démocratie pour une meilleure qualité de vie sur notre planète ».  Quant à la question sécuritaire, Sophie Spennato constate « que les primodélinquants sont des gens sans formation ou diplômes […] qui œuvrent et encadrent au quotidien les jeunes ». La candidate veut aussi accroitre la présence policière sur le terrain.

Abdel Yousfi – Nouveau Front Populaire

Candidat en 2022, il avait été battu au second tour par Jean-Luc Fugit. Pour cette nouvelle campagne, il fait de l’éducation et du pouvoir d’achat ses priorités, en défendant le SMIC à 1600 euros net. Délégué central CGT de la métallurgie au niveau national et conseiller du salarié aux Prud’hommes, il déclare avoir « l’avantage de comprendre les difficultés de deux camps ».  S’il est élu, l’éducation sera son cheval de bataille. Il faut, selon lui, revoir le système éducatif, en accordant plus de moyens dans les écoles, collèges et lycées pour avoir « des classes moins surchargées […] de meilleurs revenus pour les professeurs qui s’investissent dans les quartiers prioritaires […]. Si on donne à ces jeunes de quartiers sensibles les moyens de réussir, ils se sentiront plus impliqués dans cette société ».